Traître : George Karl fusille Carmelo Anthony sur son attitude de leader

Le 02 mars 2014 à 20:38 par Leo

Au lieu de s’emparer des parures promises à l’accession du trône, jamais laissé vacant par Mike Woodson, d’entraîneur de l’asile de Gotham City, préférant jouer les sentinelles misanthropes depuis son poste d’analyste chez ESPN, George Karl a récemment dévoilé son expertise concernant un de ses anciens élèves du côté des Denver Nuggets, un certain Carmelo Anthony. Une intervention médiatique pour le moins sèche et teintée d’un réalisme peu réconfortant quant à l’image écornée de sa cible…

Triste constat évoqué par George Karl, près de cinq ans après la fin de la cohabitation qu’il a entretenue avec “Melo” au cœur des montagnes du Colorado. Le talent est toujours présent mais la culture de la gagne manque sensiblement à l’appel pour son ancien joueur. Son protégé d’antan a eu beau changer d’équipe et de contexte, les preuves d’une consécration espérée pour l’enfant talentueux de la Big Apple ne se sont toujours pas matérialisées. Face au doute permanent qui plane autour de Carmelo et de sa soif de vaincre, de son implication dans le jeu des New York Knicks, Karl expose sa pensée stridente à ce propos, le tout sans concession aucune.

“Son envie de gagner n’est plus à être remise en cause et son QI basket est très élevé. Il veut penser comme un coach tout le temps mais il ne souhaite toujours pas signer le contrat moral avec l’entraîneur. Je crois que Melo me respectait et qu’il respecte profondément Mike Woodson. Cependant, il ne saisit pas le fait que venir chaque jour au travail avec une attitude irréprochable est une denrée précieuse quand vous êtes le meilleur joueur d’une franchise. Ce n’est pas la même chose que de jouer dur. C’est vraiment d’imposer tout un savoir-faire intouchable, d’être focalisé sur tous les détails. Ils ne sont qu’une poignée à posséder cet état d’esprit. Kevin Garnett, Michael Jordan. LeBron James ne l’a pas toujours eu bien qu’il l’ait acquis désormais.”

Se remémorant le souvenir élogieux du relais sur le terrain assuré par Chauncey Billups à Denver dans le fil de son argumentation, Karl pointe du doigt ce qui manque véritablement à “Melo” et sous-entend que le costume du “lieutenant” serait celui qu’il devrait porter.

“Carmelo (Anthony) n’excelle pas dans ce domaine. Il a davantage la mentalité du joueur qui clame : ‘Nous avons bossé dur aujourd’hui, peut-être que nous aurons droit à un jour de repos demain.’ C’est la raison pour laquelle il a besoin de ce joueur, un meneur de jeu ou quelqu’un pouvant interpréter ce rôle, qui symbolise ce pont entre l’entraîneur et lui. […] Anthony doit ressentir cette force mentale autour de sa personne sur le parquet lorsqu’il se montre un peu trop égoïste.”

Plus qu’une trouble ressemblance remarquée une demi-décennie plus tard, des Nuggets aux Knicks, la théorie exprimée par George Karl soulève clairement le véritable statut de la star décriée de New York, corroborant par ailleurs nos propos à son égard depuis le début de la saison : “Melo” n’est pas un Franchise Player et gagnerait à endosser l’accoutrement du “lieutenant” qui révélerait toute la valeur de son arsenal offensif unique. Ainsi, alors que ces mêmes Knicks bataillent contre les Bulls de Chicago dans le même temps, les chances de contempler Carmelo décrocher sa première bague de champion s’amenuisent tant que ce-dernier ne regardera pas la vérité en face et qu’à défaut de s’envoler vers de nouveaux cieux comme il le laisse prétendre au vue de l’année désastreuse réalisée par les siens, l’ailier prestigieux n’a dorénavant d’autre choix que de comprendre ce qui lui reste à accomplir.

Au fond, au-delà des désaccords que les deux ont pu avoir et de cette critique à distance de la part de George Karl, n’entendons-nous pas ici le cri de raison lancé par un père à son fils ?

Source texte : New York Times / Source image : Bleacher Report