Futur Pop’ ou Woodson, bilan pour chaque coach rookie

Le 18 avr. 2014 à 08:52 par David Carroz

Cette saison, neuf entraîneurs débutaient leur carrière sur un banc NBA. Soit près d’une franchise sur trois qui confiait sa destine à un novice. Neuf coachs qui allaient découvrir les galères de la gestion d’un effectif pro. Les attentes n’étaient pas les mêmes pour tous, même si la plupart commençaient leur carrière en mode “reconstruction” et avec une pression faible. Petit bilan pour chaque coach rookie, Brett Brown, Mike Budenholzer, Steve Clifford, Jeff Hornacek, Dave Joerger, Jason Kidd, Michael Malone, Brian Shaw et Brad Stevens.

Dans l’ensemble, aucun n’a déçu et tous ont accompli leur mission, certains l’ayant même surpassée, avec un léger bémol tout de même pour les Nuggets de Shaw. Les équipes qu’ils ont pris en mains ont fini là où elles étaient attendues, voire mieux pour les Suns de Jeff Hornacek. Il faut dire qu’en dehors de Jason Kidd qui héritait d’un effectif expérimenté et 5 étoiles à Brooklyn, Dave Joerger et ses Grizzlies au collectif bien huilé et dans une moindre mesure Brian Shaw (quoique les Nuggets ont perdu Iguodala à l’intersaison après s’être faits sortir au premier tour des PlayOffs l’an dernier, et Danilo Gallinari débutait la saison blessé), les six autres débutants n’avaient pas de grosses demandes de la part de leur franchise.

9ème: Brett Brown

Brett Brown, coach rookie

Source: Soobum Im – USA Today Sports
Bilan : 19-63
Objectif : Tanking et reconstruction
Résultat : Atteint avec brio
Note : Dispensé

Il ne jouait pas dans la même cour que ses collègues. Même si d’autres entraineurs ont hérité de franchises en galère, aucun ne possédait un effectif aussi démuni que celui des Sixers à l’entame de la saison. Quand en plus on sait que sur les 6 joueurs qui avaient le niveau NBA en début de saison (dixit Brett Brown lui-même), 3 d’entre eux ont quitté le navire avant la deadline (Spencer Hawes, Evan Turner et Lavoy Allen), il devient difficile de donner une note au coach de Philly. Son objectif était clairement de finir avec un bilan horrible pour prétendre à un bon choix de Draft, c’est réussi. Dans le même temps, il a pu tester de nombreux joueurs pour façonner le roster à son image et pour préparer les saisons à venir. On jugera sur du plus long terme s’il est capable de développer ses jeunes, à l’image d’un Michael Carter-Williams qu’on attend plus efficace (adresse aux tirs et pertes de balle) et d’un Nerlens Noel que son coach a couvé toute la saison.

8ème: Brian Shaw

Brian Shaw, coach rookie

Source: Steve Mitchell – USA Today Sports
Bilan : 36-46
Objectif : PlayOffs
Résultat : Échec
Note : 9/20

Difficile saison pour Brian Shaw. On attendait les Nuggets au moins à la lutte pour une place en PlayOffs cette année, malgré le départ d’Iguodala, mais ils n’ont jamais réussi à accrocher le bon wagon dans une Conférence Ouest toujours aussi dense. À sa décharge, il n’a jamais pu compter sur Danilo Gallinari, victime d’une rupture des ligaments du genou et d’une rechute. Et l’Italien n’est pas le seul joueur à avoir squatté l’infirmerie de Denver, puisqu’au grand dam des fans du Shaqtin’a fool, JaVale McGee a quitté ses partenaires après seulement 5 matchs pour cause de fracture de fatigue au tibia. Si on ajoute les deux autres ruptures des ligaments du genou pour J.J Hickson et Nate Robinson, le jeune coach n’a pas aidé épargné par les pépins. Mais cela n’excuse pas tout. Brian Shaw a eu du mal à redonner une identité collective aux Nuggets après le jeu rapide prôné par George Karl, sa philosophie de jeu ne s’accordant pas avec les joueurs de son effectif. Sans oublier le fiasco Andre Miller. Trop juste pour mérité la moyenne, le disciple de Phil Jackson doit revoir sa copie l’an prochain pour ne pas connaitre de grosses désillusions.

7ème: Mike Malone

Mike Malone, coach rookie

Source : Bleacher Report
Bilan : 28-54
Objectif : Mieux que l’an dernier (28-54)
Résultat : Échec
Note : 10/20

Que dire de cette équipe des Kings… Ils sont maladroits, avec un effectif bancal, construit sans réflexion et comptent dans leur rang l’une des plus grosses têtes de mule de la ligue, Monsieur DeMarcus Cousins. Le bilan de cette saison est équivalent à celui de l’an dernier, mais peut-on vraiment coller l’absence de progression à Mike Malone ? Avec un front office qui court après les stars pour les empiler sans se poser la question de leur complémentarité, ce n’est pas demain la veille que Sacramento va sortir des profondeurs du classement de la Conférence Ouest. Sans oublier que Malone est un coach défensif, qui doit composer avec des joueurs dont la défense n’est pas la passion, et des dirigeants qui veulent être un croisement entre les Spurs et le Heat (“Je veux jouer un nouveau type de basket, en dehors des positions. Nous voulons être comme les Spurs, mais plus excitants”)… Bref, pas facile. Il a tout de même réussi à poursuivre le développement de Cousins (22,7 points, 11,7 rebonds) qui s’affirme comme une future star de la ligue, pour peu qu’il prenne un peu de plomb dans la cervelle, à participer à l’émergence du meneur de poche Isaiah Thomas (20,6 points, 6,3 passes) et au redressement de Rudy Gay (20,4 points, 48,3% aux tirs en 54 matchs avec les Kings). Ce n’est pas encore brillant, mais faire cohabiter ces trois lascars n’était pas garanti. Il mérite la moyenne, mais ne peut pas prétendre à plus à moins d’une révolution à Sacramento.

6ème: Mike Budenholzer

Mike Budenholzer, coach rookie

Source : Bleacher Report
Bilan : 38-44
Objectif : PlayOffs
Résultat : Réussite
Note : 10/20

Les saisons passent, les coachs changent, mais les résultats restent les même à Atlanta, qui profite de la faiblesse de la Conférence Est pour accrocher une place en PlayOffs, sans autre ambition que celle de se faire sortir dès le premier tour. Le départ de Josh Smith ayant été compensé par l’arrivée de Paul Millsap, aucune révolution n’était vraiment attendue. Mais les Hawks semblent vouloir construire patiemment, à l’image des Spurs. Forcément, le coaching staff sort de l’école Popovich. Si la blessure du meilleur joueur Al Horford porte fortement préjudice à l’équipe et au bilan de Mike Budenholzer, force est de constater qu’il n’a pas réussi non plus à mettre dans de bonnes disposition le rookie Dennis Schroeder (3,7 points, 1,9 passe), ni à faire passer un palier supplémentaire à Jeff Teague (16,6 points contre 14,6 l’an dernier, 6,7 passes contre 7,2, et une adresse au tir légèrement moins bonne).  La moyenne, mais on attend mieux.

5ème: Brad Stevens

Brad Stevens, coach rookie

Source : Jared Wickerham – Getty Images
Bilan : 25-57
Objectif : Reconstruction
Résultat : En bonne voie
Note : 12/20

L’objectif de Brad Stevens ressemblait à celui de Brett Brown. Mais contrairement à son homologue de Philly, lui disposait de joueurs NBA dans son effectif. Certes plus du calibre du Big Three qui avait fait le bonheur des fans des Celtics, mais de nombreux vétérans rompus aux joutes de la ligue pouvaient donner un sérieux coup de main. Il a donc pu construire son groupe, malgré là aussi des départs en cours de saison (la révélation Jordan Crawford) et l’absence de Rajon Rondo pendant plusieurs mois. Ce dernier n’a d’ailleurs toujours pas retrouvé son niveau, car même s’il distribue toujours de bons ballons (9,8 passes) malgré des coéquipiers moins réputés que par le passé, son adresse aux tirs est en chute. Avery Bradley et Jeff Green semblant proches de leurs plafonds, il reste maintenant à développer le front court composé de Kelly Olynyk et Jared Sullinger. Si le talent n’est pas toujours au rendez-vous, les C’s ont fait preuve de cœur tout au long de la saison, refusant de lâcher prise, même lors des séries négatives. Brad Stevens impose doucement sa patte, à Danny Ainge de lui donner l’effectif pour faire mieux maintenant. Encourageant.

4ème: Dave Joerger

Dave Joerger, coach rookie

Source : Joe Murphy – Getty Images
Bilan : 50-32
Objectif : Aussi bien que l’an dernier
Résultat : Les PlayOffs le diront
Note : 13/20

En prenant la succession de Lionel Hollins, finaliste de Conférence malheureux l’an dernier, Dave Joerger commençait sa carrière avec une certaine pression. Comment faire aussi bien que son prédécesseur ? Et bien en s’appuyant sur les mêmes principes défensifs. Malheureusement pour lui, il a dû se débrouiller une bonne partie de la saison sans Marc Gasol (moins de 60 matchs joués), Defensive Player of the Year l’an dernier et parmi les meilleurs pivots de la ligue. En accrochant son billet pour les PlayOffs lors des derniers matchs de la saison aux dépens des Suns, il a réalisé le minimum syndical. Memphis a même soufflé la 7ème place aux Mavs, pour affronter OKC plutôt que San Antonio en overtime de l’ultime match de l’année. Joerger a permis à Conley de continuer sa progression constante depuis son arrivée en NBA pour être désormais l’un des meneurs les plus solides (et surtout le plus sous estimé) aux US. En gros, rien d’exceptionnel, mais suffisamment d’intelligence pour continuer le travail accompli par Hollins et pour s’appuyer sur les points forts de l’effectif.

3ème: Jason Kidd

Jason Kidd, coach rookie

Source : AP Images
Bilan : 44-38
Objectif : Titre
Résultat : Les PlayOffs le diront
Note : 14/20

Malgré un effectif de stars (le plus cher de la ligue) avec des joueurs expérimentés, Jason Kidd a très mal débuté sa carrière de coach. Au bout de deux mois, les Nets présentaient un bilan de 10 victoires pour 21 défaites, l’ancien meneur phare des Nets s’embrouillait avec son assistant Lawrence Frank et ne semblait pas savoir ce qu’il faisait ni où il allait. Depuis, il a su redresser la barre, malgré l’absence pour la saison de Brook Lopez et les séjours répétés à l’infirmerie de Kirilenko et Garnett. En changeant son fusil d’épaule et en passant à un 5 small-ball, il a relancé l’attaque de son équipe en 2014. Maintenant, les PlayOffs seront le moment de vérité, aussi bien pour Kidd que pour son équipe. S’ils sont craints par tous, ils n’auront pas l’avantage du terrain, ce qui peut leur faire défaut. Sans oublier qu’en laissant ses cadres au repos lors du dernier match en mode tanking afin d’éviter les Bulls, Kidd n’a pas fait preuve d’une confiance à toute épreuve. Une bonne note pour saluer le redressement, mais attention aux échéances qui arrivent.

2ème: Steve Clifford

Steve Clifford, coach rookie

Source : Bleacher Report
Bilan : 43-39
Objectif : Ne plus faire rire
Résultat : Réussite, avec les PlayOffs en prime
Note : 16/20

En début de saison, les joueurs des Bobcats affirmaient qu’ils abordaient cet exercice avec la ferme intention de changer leur image. Eux qui ont été depuis plusieurs années la risée de la ligue, ils n’en pouvaient plus. Avec l’arrivée de Steve Clifford, ils ont appris à défendre, et cela malgré la blessure en cours de saison de Jeff Taylor, un défenseur explosif. Mais le coach débutant a aussi profité de la signature de Big Al qui a révolutionné l’attaque des Bobcats. Avec ses moves “old school” dans la peinture, il a apporté une menace offensive constante au poste bas. Ajoutons à cela la progression de Kemba Walker, et la franchise de Jordan est prise au sérieux. Si les jeunes continuent leurs progressions et que les Cats arrivent à attirer d’autres joueurs, cela peut rendre le retour des Hornets encore plus excitant. Fini de rigoler en Caroline du Nord, et Steve Clifford mérite largement d’être reconnu pour le travail accompli.

1er: Jeff Hornacek

Jeff Hornacek, coach rookie

Source : Bleacher Report
Bilan : 48-34
Objectif : Tanking
Résultat : Échec
Note : 18/20

Comment un coach qui échoue dans son objectif peut-il être premier de ce classement ? Tout simplement en menant aux portes des PlayOffs une équipe que tout le monde voyait lutter pour les top picks de la Draft ! En confiant les clefs de la boutique à Jeff Hornacek, les Suns ne se sont pas trompés. Tous les joueurs de l’effectif ont progressé, au point que Goran Dragic a atteint le niveau All Star, Eric Bledsoe et Gerard Green sont candidats au titre de Most Improved Player, et les frères Morris font partie des meilleurs remplaçants de la ligue, Markieff étant clairement dans la course au Sixth Man Award. L’ancien joueur de Phoenix a su mettre ses joueurs en confiance en les laissant jouer leur jeu. Quel régal ! S’il avait réussi à atteindre les PlayOffs, il aurait mérité un 20/20. Espérons juste que l’absence des Suns en post-season ne lui coûte pas le titre de Coach of the Year.

Source image couverture: Images Bleacher report, Montage TrashTalk


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