Stephen Curry, en mode Assassin’s Creed pour les PlayOffs ?

Le 18 avr. 2014 à 13:17 par Nicolas Meichel

Ah les Playoffs, ce moment de la saison où tout se décide, où tout se joue, où les grands joueurs se révèlent pendant que d’autres se plantent lamentablement. Cela tombe bien, c’est pour très bientôt puisque les phases éliminatoires débutent samedi. Et l’une des séries les plus excitantes et les plus indécises du premier tour opposera les Los Angeles Clippers aux Golden State Warriors.  Pour la seconde année consécutive, la franchise de la baie de San Francisco sera donc de la partie, et leur génial meneur appelé Stephen Curry en est la raison principale. Auteur d’une saison exceptionnelle, le shooteur fou des Warriors nous réserve sans doute encore de très belles choses dans les jours qui viennent. Et ce pour notre plus grand plaisir !  

Regarder Stephen Curry jouer au basket, c’est comme regarder un enfant jeter un caillou dans un océan. C’est facile, trop facile. Impossible de rater. On ressent exactement la même chose lorsqu’on voit le numéro 30 californien prendre un tir ouvert à 3pts. Et si on va encore plus loin dans la métaphore, on peut dire que mater un match des Golden State Warriors, c’est comme se refaire le film « Shooter tireur d’élite ». On voit une opposition entre deux camps, et soudain, au milieu de la bataille, il y’a un extra-terrestre qui tue son adversaire de loin à l’aide d’une arme d’une précision chirurgicale. Que l’on parle de Bob Lee Swagger ou de Stephen Curry, peu importe, ils sont identiques. L’un utilise son sniper, l’autre son tir à 3 points, mais le résultat est le même. De la précision, de la distance, du calme, l’instinct du tueur, bref, un mélange parfait que possède chacun d’entre eux pour crucifier silencieusement son adversaire. 

A l’aube de ses seconds Playoffs, le jeune meneur de Golden State semble avoir franchi un nouveau cap cette saison. Après nous avoir fait rêver il y’a un an contre Denver et San Antonio, il se devait de confirmer qu’il était bien entrain de devenir l’un des meilleurs joueurs de la ligue. Avec 24pts et 8,5ass de moyenne sur la saison, il est aujourd’hui l’un des attaquants les plus innarêtables de la NBA. Ses % au tir sont fabuleux, et pourraient même vous causer un évanouissement si vous n’êtes pas habitué au bonhomme : 47%, dont 42% à 3pts et 87% aux lancers francs, exceptionnel pour un joueur qui shoote autant à longue distance (8 tirs primés tentés par match !!).

En dehors de ses statistiques, Stephen Curry est surtout devenu un meilleur leader. C’était un objectif qu’il s’était fixé en début de saison, et si l’on en croit Mark Jackson, son coach aux Warriors, il a beaucoup progressé dans ce domaine là :

« Evidemment, il ne sera jamais un Magic Johnson dans le leadership. Il n’est pas comme ça. C’est comme si vous demandiez à Magic de shooter à 45% à 3pts. On sait que ça n’arrivera pas (take that Magic !),  mais ce que Steph peut faire, c’est s’améliorer. C’est son équipe ! Il prend et donne des responsabilités ! Il a fait un très bon boulot. »

Même remarque pour le vétéran David Lee :

« Steph a été un très bon leader toute l’année. Il montre par l’exemple. Il peut essayer de parler plus mais nous remarquons surtout comment il travaille et on le considère comme notre leader sur le terrain, donc je ne sais pas vraiment ce qu’il a besoin de faire de plus. »

L’évolution du jeune meneur, que ce soit au niveau de sa progression basketballistique ou mentale, est justement due en grande partie à Mark Jackson. La relation entre Curry et son entraineur, de type père-fils, permet à Steph d’évoluer dans les meilleures conditions possibles. Tous les deux très religieux, le christianisme les rapproche beaucoup, et font qu’ils partagent des valeurs communes telles que le respect et l’humilité :

« Quand vous regardez Steph, vous vous dites : ‘C’est comme ça que je veux que mon fils se comporte’ ». Ce compliment de coach Jackson montre à quel point leur relation va tellement plus loin que le basketball.

Et quand ce dernier est critiqué voir menacé suite à des tensions avec le redoutable White Mamba aka Brian Scalabrine, c’est évidemment Stephen Curry qui le soutient :

« Depuis que coach Jackson est arrivé, la transformation est évidente. Nous sommes en route pour notre meilleur bilan en 20 ans. Je sais ce qu’il a fait pour nous depuis mon année rookie à aujourd’hui. Tout ça est en grande partie grâce à lui. Peu importe les critiques, je sais que cela ne va pas l’affecter dans ses fonctions, et c’est ce que j’admire le plus ».

Difficile de donner tord au jeune meneur. Depuis l’arrivée de Jackson a la tête des Warriors, Golden State est progressivement redevenu une place forte à l’Ouest, alors que dans le même temps, Stephen Curry a su gravir les échelons pour atteindre le niveau qu’il possède actuellement.

Plus leader, et encore plus redoutable qu’avant, Stephen Curry est aujourd’hui entré dans une nouvelle dimension. Attendu et redouté, il devra s’adapter aux défenses qui tenteront de lui rendre la vie de plus en plus dure. Dès samedi vont se dresser sur sa route les Clippers de Los Angeles. Face à lui, sans doute le meilleur meneur de la ligue, Cliff….. heu Chris Paul. Le duel s’annonce épique, et Golden State ne partira pas dans la peau du favori. Mais ce que l’on sait, c’est que les Warriors sont capables de battre n’importe qui. Derrière sa gueule d’ange et son air de gendre idéal, Stephen Curry n’a peur de personne. Au contraire, c’est un assassin. Et on ne serait  franchement pas surpris de voir l’autre équipe de Los Angeles être sa prochaine victime.

Source image : Warriors.com, WarriorsArtwork