Bulls – Wizards, Analyse du Game 2 : Washington trop talentueux pour Chicago

Le 23 avr. 2014 à 08:17 par David Carroz

Les Bulls étaient dos au mur, ils l’ont finalement pris en pleine figure. Alors qu’ils étaient annoncés comme favoris pour cette série face aux Wizards, ils sont déjà menés 2-0 avant d’aller à Washington. Cette équipe a beau avoir du coeur, il manque peut être tout simplement du talent pour pouvoir briller en PlayOffs. Analyse de cette nouvelle défaite.

Ce qu’on attendait : Le réveil défensif des Bulls

Après avoir perdu le premier match à domicile, les Bulls devaient montrer plus pour revenir dans la série. Surtout, ils devaient retrouver leur efficacité défensive et leur agressivité, en effectuant les ajustements nécessaires à l’intérieur pour ne plus subir la domination du duo Gortat – Nene. Enfin, les hommes de Thibodeau devaient réussir à imposer leur rythme pour que les jeunes joueurs des Wizards ne puissent pas prendre de la vitesse. On attendait donc une victoire de Chicago avec une énorme défense. Un match sale, haché, physique, dans la plus pure tradition des confrontations en PlayOffs style East Coast.

Ce qui s’est passé : Le talent offensif fait la différence

On a eu du physique et de l’intensité. Mais il aura fallu attendre la fin du 2ème quart temps pour cela et pour que les Bulls jouent selon leur identité. Avant cela, les Wizards se sont baladés offensivement, shootant à 54% en première mi temps. La défense si réputée des Bulls prend l’eau (ils ont été menés de 17 points dans le premier quart), et il faut une lutte entre Kirk Hinrich et Bradely Beal qui aboutit sur une double technique pour réveiller le United Center et les hommes de Thibodeau. Côté Bulls, c’est D.J. Augustin qui va apporter l’étincelle en attaque, permettant à son équipe de varier un peu du système “on balance la balle sur le panier et on prie pour que Noah ou Gibson prenne le rebond et marque“. Alors qu’ils étaient menés de 11 points, ils reviennent à 56-49 en rentrant au vestiaire, avec une meilleure attitude, même si tous les problèmes sont encore loin d’être réglés.

Le troisième quart temps, on assiste enfin au match attendu. Les Bulls jouent mieux, défendent comme des morts de faim et le duo Taj Gibson (22 points à 7/17, 10 rebonds dont 9 offensifs) D.J. Augustin (25 points à 10/22, 7 assists) alimente la marque pendant que les Wizards sont à la peine. En infligeant un 26-14 à ses visiteurs, Chicago se met en bonne position pour entamer la dernière période en menant 75 à 70. mais attention, ils étaient également devant 75-72 à ce moment du Game 1.

Et en fin de ce derneir quart temps, la machine se grippe. Les Wizards élèvent leur intensité défensive et stoppent l’attaque des Bulls. De l’autre côté du terrain, Bradley Beal fait étalage de son talent et de sa classe pour remettre son équipe dans le match alors qu’elle était menée de 10 points, et cela malgré ses 5 fautes. Augustin semble manquer de gaz, à l’image de ses coéquipiers. Nene a beau être à  5 fautes lui aussi, il continue de poser des soucis à Joakim Noah. le Français qui a reçu son trophée de Defensive Player of the Year se démène, mais il connait beaucoup de déchet offensivement (20 points à 10/14, 12 rebonds, 3 passes, 2 contres mais 5 turnovers). Driver une équipe en PlayOffs n’est pas aussi aisé qu’en saison régulière !

Après un échec de Beal sur la dernière possession, les deux équipes repartent pour 5 minutes supplémentaires. Les Bulls ne trouvent plus le chemin du panier, et cela se confirme en overtime. Les Wizards leur passent un 20-4 à cheval sur le dernier quart et la prolongation pour prendre 6 points d’avance après un nouveau panier de Nene. La messe semble dite. Mais Chicago ne veut pas abdiquer et recolle au score. Sur la dernière possession, Washington mène de 2 points, balle pour Hinrich qui pénètre et obtient la 6ème faute – imaginaire – de Nene (17 points à 8/13, 7 rebonds) et deux lancers francs alors qu’il reste 2,4 secondes à jouer. Ball dont lie. 2 échecs plus tard, les Bulls perdent 101 – 99 et sont menés 2 – 0 dans la série.

Il a abusé : Kirk Hinrich

Peut être sommes nous un peu durs avec Captain Kirk. En effet, c’est lui qui a ravivé la flamme des Bulls en s’accrochant avec Bradley Beal. Son match, fait de défense, de lutte et d’abnégation, est dans ses standards, même si son adresse est moyenne (12 points à 5/13, 0/4 à 3 points, 7 rebonds et 2 interceptions). À côté des fantômes de Carlos Boozer (5 points à 2/6, 8 rebonds en 21 minutes) et de Mike Dunleavy Jr. (9 points, 1 rebond, 4 assists), voire Jimmy Butler ( 6 points à 2/9, mais 7 rebonds et une défense de mort de faim pendant 53 minutes), il fait même figure de taulier. Mais son échec au lancer franc à la fin de la prolongation coûte cher, très cher.

Il a assuré : Bradley Beal

John Wall (16 points à 6/15, 5 rebonds, 7 passes 3 steals et 5 turnovers) est-il vraiment le franchise player des Wizards ? Peut être bien, mais ce qui est sûr, c’est que cette nuit Bradley Beal est celui qui a pris les shoots dans les moments chauds. Auteur de 26 points à 9/20 dont 4/7 à 3 points, il a également lutté au rebond (7 prises) et défendu de fort belle manière (2 interceptions, 1 contre) et intelligemment pour ne pas se faire sortir malgré ses 5 fautes. S’il a raté le shoot de la gagne à la fin du temps réglementaire ainsi qu’un jumper qui aurait pu coûter cher en prolongation, il a orchestré le retour des Wizards dans le 4ème quart temps et n’a jamais baissé les yeux face au défi physique imposé par les Bulls en général, Butler et Hinrich en particulier. Un match de taulier pour le jeune Bradley.

La citation du match :

 Nous avons creusé un gros trou dans lequel nous nous sommes enfoncés rapidement et nous avons dépensé beaucoup d’énergie pour en sortir. Nous avons manqué de jus à la fin. – Tom Thibodeau

Et maintenant ?

La fin semble proche pour les Bulls qui n’ont pas su – ou pas pu – profiter de l’avantage du terrain. Les Wizards retournent à Washington avec le plein de confiance et l’envie d’en finir au plus vite. Les hommes de Thibodeau vont vouloir au minimum sauver l’honneur et faire ce qu’ils ont fait toute la saison : ne pas baisser les bras dans l’adversité, faire preuve d’abnégation et de résilience. S’ils ont prouvé ces derniers mois qu’il ne fallait pas les enterrer trop vite, il n’est pas certain que leur hargne soit cette fois-ci suffisante pour renverser la situation. En PlayOffs, il faut aussi du talent, et offensivement, cette équipe en manque. L’upset est en vue. Surtout qu’en face, John Wall n’a toujours pas joué un match entier à son meilleur niveau.

Game 3 : Bulls @ Wizards, vendredi 25 avril 8:00 PM (samedi 26 à 2h en France)

Game 4 : Bulls @ Wizards, dimanche 27 avril 1:00 PM (dimanche 27 à 19h en France)

*Game 5 : Wizards @ Bulls, mardi 29 avril (horaire non défini)

*Game 6 : Bulls @ Wizards, jeudi 1er mai (horaire non défini)

*Game 7 : Wizards @ Bulls, samedi 3 mai (horaire non défini)

*si nécessaire

Source image couverture : Gary Dineen – NBAE via Getty Images