Le cauchemar se poursuit à Philly…

Le 27 févr. 2013 à 22:15 par Cyrille

Les Sixers ont enregistré la nuit dernière une sixième défaite consécutive alors qu’ils recevaient la très faible équipe d’Orlando, qui était pour sa part privée de ses meilleurs joueurs. La saison avait plutôt bien démarrée pour les hommes de Doug Collins, mais les espoirs de Playoffs ne sont désormais plus qu’une lointaine illusion tant leur niveau de jeu actuel fait peine à voir…

La rencontre d’hier semblait pourtant être l’occasion rêvée de stopper la spirale négative dans laquelle se trouve Philadelphie. Le Magic n’avait gagné que trois de ses 31 derniers matchs alors que sa dernière victoire à l’extérieur remontait au 12 Janvier dernier contre les Clippers de Los Angeles. La franchise floridienne est également littéralement décimée par les blessures cette saison, et pour ne rien arranger à leurs affaires, les dirigeants ont même décidé de transférer J.J. Redick le jour de la trade deadline.

Mais en NBA on le sait bien, aucun match n’est gagné d’avance. Les Sixers se sont tout simplement fait surclasser en perdant la lutte aux rebonds (45 à 37) et en étant bien trop maladroits aux shoots (39.5 % de réussite). Une piètre prestation que le public du Wells Fargo Center a eu beaucoup de mal à digérer. Philadelphie est certes la ville de l’amour fraternel, mais il y a quand même des limites à ne pas dépasser. Les fans des Sixers s’en sont d’ailleurs copieusement pris au coach Doug Collins, qui est quant à lui incapable de trouver des solutions pour redresser la barre.

Cette sixième défaite de suite correspond à la plus mauvaise série de la saison pour cette équipe qui avait déjà connu deux séries de cinq revers consécutifs entre le 12 Décembre et le 9 Janvier dernier.

Alors la faute à qui ? Au coach ?

Lors de la conférence de presse qui a suivi l’humiliation subie à domicile contre Orlando, Doug Collins n’a pas hésité à faire part de sa frustration par rapport à la faible intensité physique affichée par ses joueurs dernièrement, et au manque d’investissement de certains d’entre eux. Mais il a également reconnu toute son impuissance face à cette situation en déclarant qu’il ne pouvait uniquement contrôler que l’exécution du plan de jeu sur le terrain, mais pas l’énergie et les efforts fournis par ses ouailles.

Moi qui pensais que le job d’un coach consistait aussi à motiver ses troupes… Plus sérieusement, que signifie un tel discours ? Doug Collins n’a pas mâché ses mots hier pour parler de l’attitude de ses joueurs. Est-ce là un moyen de les faire réagir ? Les piquer dans leur orgueil pour qu’enfin ils se bougent sur le terrain ? Finalement, on se demande si Collins ne manquerait pas de leadership et de caractère pour faire passer son message.

Le coach de Philly est aussi revenu sur le cas Andrew Bynum, acquis l’été dernier pour être le franchise player des Sixers mais qui n’a toujours pas joué la moindre minute cette saison.

« Combien d’équipes peuvent se séparer d’Andre Iguodala, Moe Harkless et Nikola Vucevic sans rien avoir en retour ? C’est difficile à surmonter » déclarait-il, avant de pointer du doigt le fait que Vucevic ait compilé 19 rebonds lors de ce match d’hier contre son ancienne équipe, alors que Spencer Hawes et Lavoy Allen n’en ont pris que cinq à eux deux…

Alors la faute à qui ? A Bynum ?

L’ex pivot des Lakers de Los Angeles est au centre de toutes les attentions depuis le début de saison, mais bien que sa situation nous agace tous au plus haut point, on ne peut pas rejeter la faute sur un joueur lourdement blessé et dont la carcasse de 2.13 mètres refuse de retrouver son état de forme d’antan. Quoi qu’il ne faut pas oublier que ce grand benêt avait aggravé sa blessure aux genoux lors d’une partie de bowling en Novembre dernier… Une leçon que celui qu’on avait alors surnommé The Big Lebowski a bien retenue, car depuis ce jour, il occupe son temps libre en faisant la tournée des coiffeurs de Philadelphie…

Le cas Bynum est le symbole de la franchise cette saison. Les blessures n’ont pas épargné les Sixers il faut l’avouer. Ils ne sont que trois à avoir participé aux 55 matchs disputés par Philly cette saison : Evan Turner, Spencer Hawes et Lavoy Allen. Pas facile de remporter des matchs dans ces conditions !

Alors la faute à qui ? Aux joueurs présents sur le parquet ?

Ils ont forcément une part de responsabilité dans cette histoire, après tout ça parait évident. La défense n’est pas trop mauvaise avec une moyenne de 95.8 points encaissés par match, ce qui les classe septièmes de la ligue dans cette catégorie, à égalité avec San Antonio. Par contre, niveau rebond il y a encore du boulot à faire : 21èmes de la ligue avec 41.3 prises de moyenne par match. En même temps avec Spencer Hawes et Kwame Brown comme seuls pivots, on ne peut pas vraiment faire de miracle sous les paniers…

Mais le pire reste évidemment l’attaque, la plus mauvaise de toute la NBA avec une moyenne de 92 points inscrits par match et une adresse extérieure plutôt suspecte : 44 % de réussite aux tirs et seulement 35 % derrière l’arc.

Rassurez-vous il y a quand même des satisfactions cette saison du côté des Sixers, à commencer bien sûr par le meneur de jeu néo All-Star Jrue Holiday qui compile en moyenne 19 points, 8.7 assists, 4.2 rebonds et 1.5 interceptions en 38.4 minutes de jeu. Thaddeus Young (14.7 points et 7.5 rebonds) et Evan Turner (13.9 points, 6.6 rebonds et 4.4 passes) s’en sortent également plutôt bien.

Et après ? Plus rien… Nick Young alterne entre le pire et le moins bon, mais nous sort quand même de temps en temps un match correct. Il faut savoir, pour ceux qui l’ignoraient encore, que ce jeune Nick était annoncé comme le futur Kobe Bryant lors de son arrivée dans la grande ligue. Mais la dure réalité du terrain a vite fait partir en fumée les espoirs placés en lui.

Mais alors la faute à qui ?

Finalement, tous ces braves gens sont responsables de la situation, directement ou indirectement. Les dirigeants qui ont surement misé sur le mauvais cheval, les joueurs qui semblent désespérés, le coach qui avoue son impuissance, Bynum qui n’a pas vraiment une attitude susceptible de tirer ses coéquipiers vers le haut… et ce mauvais carma qui semble habiter Philadelphie depuis l’été dernier.

Les temps sont durs pour les Sixers et le pire n’est pas encore passé puisque sur les 27 matchs de saison régulière restants à jouer, seulement 10 auront lieu à domicile. Prochaine rencontre jeudi à Chicago pour y affronter des Bulls qui auront à cœur de se racheter après une surprenante défaite contre des faibles Cavs pourtant privés de Kyrie Irving. Le match qui suivra sera à domicile contre les Warriors de Golden State, équipe pas forcément ultra dangereuse en déplacement mais qui fait par contre partie des meilleures attaques de la ligue… Autant dire que cette série de six défaites consécutives n’est pas prête de s’arrêter tout de suite.

Des têtes vont sauter à Philly, que ce soit chez les joueurs ou dans le staff, mais seul Jrue Holiday sera intouchable.

Source : chiffres de la NBA en date du 27 Février 2013


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