Comment justifier l’immobilisme du Thunder cet été ?

Le 27 juil. 2014 à 17:07 par Benjamin

Eliminé par San Antonio en Finale de Conférence la saison dernière, OKC a encore une fois échoué dans la quête d’un titre cette saison. Cet échec n’a pourtant pas titillé l’esprit des dirigeants plus que ça, puisque Oklahoma City s’est contenté du minimum syndical cet été, alors qu’il y avait moyen de faire un peu mieux. Une approche aussi conservatrice est-elle justifiable au vu de la course contre la montre dans laquelle est lancée l’équipe, qui consiste à gagner un titre avant un hypothétique départ de Kevin Durant, agent libre en 2016.

Certes, il n’y a pas eu une foule de partants à remplacer, puisque les seuls joueurs importants à avoir quitté le navire sont Thabo Sefolosha, et Caron Butler. Le premier occupait le poste d’arrière titulaire depuis plusieurs saisons, mais semblait avoir perdu la confiance de Scott Brooks, au fur et à mesure que l’on s’enfonçait dans la post season, le coach préférant décaler Russell Westbrook en 2 lorsque Reggie Jackson entrait en jeu pour finalement en faire son duo d’arrières starters. Le second était arrivé en Février, et s’était rapidement fait une place dans la rotation de par sa polyvalence, éjectant du même coup les Jeremy Lamb, Perry Jones, et même Nick Collison, sur le banc. Deux départs qui ne bouleverseront pas l’avenir de la franchise, même si Sefolosha était vraiment devenu une valeur sure de l’effectif.

Si le rayon des partants n’inquiète pas outre mesure, c’est surtout le rayon des arrivants qui soulève quelques questions. Le meilleur joueur à avoir rallié OKC cet été s’appelle bel et bien Anthony Morrow, son shoot meurtrier fera du bien, mais c’est au mieux un role player de rotation. Les autres arrivants ne risquent pas d’avoir plus d’utilité que cela, le rookie Mitch McGary a montré quelques flashes en Summer League, mais a encore du boulot, et ce n’est pas le retour de l’ancien lycéen star Sebastian Telfair qui changera grand chose à la qualité de l’organisation du jeu.

Oklahoma a donc choisi de jouer sur la continuité, et devrait faire de la promotion interne pour garnir les postes laissés vacants. La place de 2 titulaire se jouera certainement par défaut entre Jeremy Lamb et Anthony Morrow, mais aucun des deux n’a le dixième de la compétence défensive d’un Sefolosha, ce qui pose problème pour ralentir les ailiers adverses, Kevin Durant n’étant pas le défenseur le plus acharné de la Ligue. On devrait également voir un peu plus de Perry Jones la saison prochaine, Nick Collison commençant sérieusement à descendre la pente physiquement.

Un programme pas vraiment alléchant, comparé à ce que le Thunder aurait pu faire pour donner un coup fouet à son effectif et y ajouter des joueurs qui comptent vraiment. On pense forcément à l’énorme contrat de Kendrick Perkins, qui doit toucher plus de 9M$ cette saison, et qui peut encore être soumis à l’amnesty clause. En l’utilisant sur Perkins, Oklahoma aurait pu affecter cet argent autrement et signer deux joueurs à 4 ou 5M$ à l’année, permettant d’approfondir son effectif de manière non négligeable, le tout sans trop porter préjudice au poste de pivot, puisque Steven Adams a montré qu’il avait les épaules assez solides pour tout encaisser et jouer 25 à 30 minutes tous les soirs. Mais le Thunder a décidé de la jouer famille en ne se débarrassant pas du gros Perk, qui n’est pas en soi un boulet absolu sur le terrain, mais qui paralyse toute la flexibilité du club avec ses émoluments aussi larges que son derrière.

Car c’est bien la flexibilité et la profondeur du banc qui risquent encore de jouer des tours à OKC lors du prochain exercice. Si la saison régulière devrait encore se dérouler sans accroc, sur le dos du trio magique Russell WestbrookKevin DurantSerge Ibaka, les PlayOffs pourraient se révéler une nouvelle fois trop durs, à cause du manque de joueurs fiables à une telle période de la saison, qui requiert de jouer un basket cinq étoiles. En effet, les rotations raccourcies de Scott Brooks lors des derniers PlayOffs en témoignent, trop peu d’éléments de l’effectif sont taillés pour la haute compétition, et tout repose sur un commando de six ou sept individus qui doivent souvent lutter contre des armadas parfaitement préparées, comme ce fut le cas contre les Spurs, qui faisaient allègrement rentrer et sortir les joueurs sur le terrain sans jamais heurter ou presque la production de l’équipe.

Désireux de ne pas payer la luxury tax, mais ne voulant pas se séparer de Kendrick Perkins pour faire de la place sur la masse salariale afin d’améliorer la qualité du banc, le Thunder nous a donc livré un marché estival des plus déconcertants. Pas d’addition signifiante à l’horizon, OKC comptera certainement une nouvelle fois sur ses superstars pour faire le gros du boulot la saison prochaine, en espérant que les petits jeunes arrivent à suivre derrière. Une recette qui s’est avérée trop courte la saison dernière, face à une équipe des Spurs armée jusqu’aux dents. Peut être que les dirigeants d’Oklahoma comptent sur un faux pas des texans pour obtenir le flambeau de big boss de l’Ouest, mais leur stratégie ultra conservatrice cet été n’augure rien de bon pour la suite. Les contrats de Kevin Durant et Russell Westbrook arrivent chaque année plus près de leur terme, et la salle des trophées du club n’affiche toujours pas de titre NBA, malgré le succès durable de la franchise qui en fait une place forte de la Conférence Ouest. Pour gagner un titre, il faut prendre des risques en coulisses afin d’avoir le meilleur effectif possible, et OKC n’en a pris aucun. Un choix qui pourrait s’avérer contre productif lorsque le gros lot sera en jeu…

Source Image : Getty Images


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