France 65 – 52 Espagne : on est v’nu, on a vu, on leur a mise dans le c** !

Le 11 sept. 2014 à 01:13 par Leo

Impensable ! Flamboyants, nos Bleus ont mis K.O l’ogre espagnol dans son antre rougeâtre de Madrid 65 à 52, ce soir dans le dernier quart de finale de ce Mondial FIBA 2014 qui tient décidément toutes ses promesses.

Si les Serbes avaient étrillé le Brésil plus tôt dans la journée, la rencontre fratricide que tout le monde attendait tient de l’historique (“genre historique”), voire de l’inconcevable tant l’épreuve qui se dressait devant nos Bleus, plus que concentrés à l’écoute solennelle des hymnes nationaux, paraissait insurmontable. Or, à l’entame de cette mission que seul un Tom Cruise avisé comme jamais aurait eu l’audace de surmonter, ce sont bien nos Bleus indéboulonnables qui gèrent plus efficacement la pression palpable aux quatre coins de l’arène ibérique, bondée et surchauffée pour l’occasion. Les Espagnols hésitent et leur scepticisme naissant profite à l’impérial Boris Diaw (15 points, 5 rebonds et 3 passes) notamment, qui lance la charge tricolore au cœur de la tranchée adverse. 8-0 d’entrée de jeu pour les hommes de Vincent Collet et c’est toute la nation bleue qui se rassure après des débuts de match ratés lors des rencontres précédentes. Se serrant les coudes sous l’arceau, le secteur intérieur français bouscule à notre grande surprise la manne offensive des frères Gasol (34 à 20 dans la lutte aux rebonds). Comme à son habitude, Juan Carlos Navarro (10 points et quelques “bombas” balancées) remet les siens sur les rails à la fin des 10 premières minutes écoulées, nos Frenchies affichant une belle solidité défensive en limitant les erreurs sur l’exécution des enchaînements de leurs rivaux, visiblement en panne d’inspiration à ce moment-là. Le chrono s’écoule et l’Equipe de France ne cède pas à la terreur que leurs opposants tentent de mettre en valeur. En vain.

Timide tout au long de la compétition, Mickaël Gelabale (9 points) rentre des tirs primés cruciaux au meilleur des moments, chose qui permet à une France surprenamment sereine d’enrayer le retour espagnol. De plus, la domination aux rebonds demeure française à la pause, une statistique prééminente qui justifie l’avantage inespéré de 35 à 28 du groupe tricolore au buzzer de la mi-temps. A cet instant précis, tout le clan bleu-blanc-rouge possède d’intimes raisons d’y croire dur comme fer mais sait aussi pertinemment qu’à la reprise des vestiaires, un tout autre duel, psychologique et d’autant plus acharné, va débuter d’une seconde à l’autre…

En effet, Ricky Rubio et ses partenaires réapparaissent conquérants sur leur parquet madrilène, semblables à des bêtes blessées, enragées, déterminées à nous en faire voir de toutes les couleurs. Complètement éteints à longue distance (2/22 dans ce registre soit 9,1 % contre 25 % pour nous !), les locaux décident alors de mettre à l’oeuvre leur blanc B : s’immiscer dans la tête des Bleus et y foutre un bordel sans nom, histoire de nous faire flancher mentalement et de nous poignarder derrière. Florent Pietrus rentre dans leur jeu et essuie ses mains sur le ténébreux Llull qui s’empresse de se rouler par terre à la suite d’une faute sur Joffrey Lauvergne. Les esprits s’échauffent et l’élan français s’arrête momentanément. Au sein de cette guerre des nerfs habituelle entre les deux antagonistes, les Bleus ne parviennent à scorer que 7 petits points dans un troisième quart-temps irrespirable où les Espagnols pensaient avoir repris le dessus. 43 à 42 pour la Roja, Pau Gasol (17 unités au compteur et 8 prises aux rebonds), la gueule grande ouverte, ponctue le quart-temps sur un contre autoritaire. Tout le monde tremble et ne sait plus où donner de la tête…

Et là, chers lecteurs, un homme incarnant la relève de cette escouade française n’abdiquant pas le moins du monde, va s’élever dans les cieux, bien plus haut que tous les autres acteurs de cette partie inoubliable. Encore en apprentissage dans la jungle NBA, Rudy Gobert sort la performance de sa vie (5 points et 13 rebonds) en faisant admirer aux yeux du monde entier son envergure exceptionnelle et distribuant les contres au nez et à la barbe d’intérieurs littéralement médusés au regard des qualités du monstre sous le cercle. Aux côtés de ce rempart qui en a étonné plus d’un, ses coéquipiers, à l’image d’ Evan Fournier en sortie de banc et d’un Thomas Heurtel, auteur de 13 points, 4 passes et d’un shoot plus qu’osé au sommet de l’insolence, tentent et inscrivent des shoots létaux qui viennent briser le moral de leurs ennemis intimes. L’Espagne est acculée, poussée dans ses derniers retranchements et ne trouve plus de solutions pour s’extirper de l’étau. La France déroule avec un impressionnant 23 à 9 et glane là un succès époustouflant au profit du léviathan organisateur de la compétition que bon nombre d’observateurs pensaient increvable.

Alors messieurs les Ibériques, on est passé ou pas ?! C’est qui les patrons ?!

En somme, quelle belle histoire qu’est en train de nous écrire cette Equipe de France, pourtant privée de son leader Tony Parker, qui ne semble pas avoir froid aux yeux dans les moments chauds. En demi-finales, celle-ci affrontera donc un adversaire précédemment vaincu en phase de poules, à savoir la Serbie de Milos Teodosic ce vendredi à 22h tapantes. D’ici là, elle peut savourer à pleines dents cette victoire dessinée dans ses rêves les plus fous. En un mot, merci et bravo, ce fut tout bonnement magique !

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