Profil Draft 2016 : Brandon Ingram peut-il griller la politesse à Ben Simmons et enjailler les Sixers ?

Le 21 juin 2016 à 11:48 par David Carroz

Si Ben Simmons est le favori pour le first pick, Brandon Ingram a su progressé tout au long de la saison pour s’affirmer comme son plus sérieux challenger. Après avoir remplacé le scoring de Jahlil Okafor à Duke, peut-il suivre le big man du côté de Philadelphie pour apporter son répertoire offensif à l’aile ?

 

Profil

> Âge : 18 ans. Né un 2 septembre, comme la fratrie Morris. Ça laisse rêveur.

> Position : Ailier.

> Equipe : Duke. Mais pas Ellington.

> Taille : 2 mètres 6. A mangé beaucoup de soupe.

> Poids : 89 kilos. Mais n’aimait pas les épinards.

> Envergure : 221 cm. De la longueur.

> Statistiques 2016 : 17,3 points à 44,2% dont 41% du parking, 6,8 rebonds, 2 passes, 1,1 interception, 1,4 contre et 2 turnovers en 34,6 minutes

> Comparaison : Au top ? Kevin Durant, un arrière dans un corps d’ailier. Au flop ? Tayshon Prince, un grand tout maigre qui est solide dans un rôle complémentaire au sein d’une franchise, sans être un élément déterminant sur lequel on bâtit.

> Prévision TrashTalk : Philly ou LA ? Lakers ou Sixers ? Top 2, à coup sûr. First pick ? Il dit qu’il bluffe.

Qualités principales

#Matos physique

Brandon Ingram est grand et long. Non, on ne parle pas de son sexe bandes de pervers. Un physique qui rappelle celui de Kevin Durant. Parfait pour finir au cercle, même s’il a parfois galéré avant de se reprendre et laisser entrevoir une vraie aptitude à conclure. On ne parle toujours pas de sexe. S’il prend du volume, cet attirail physique devrait en plus lui permettre de gober un max de rebonds à l’aide de ses longs bras qui lui permettent déjà offensivement de finir dans des angles variés. Dans ses déplacement, l’ailier est fluide et même plutôt rapide avec de grandes enjambées. En gros, son corps doit lui permettre d’être polyvalent des deux côtés du parquet.

#Polyvalence offensive

C’est déjà le cas en attaque où on peut envisager voir Brandon Ingram évoluer sur les postes 1 à 4, à l’image d’un Giannis Antetokounmpo aux Bucks, avec un shoot en plus, ce qui laisse entrevoir des possibilités de stretch four capable de scorer sur pick and pop. Il sait attaquer le cercle quand un défenseur sort sur lui pour l’empêcher de shooter, voire s’arrêter pour déclencher un pull up après quelques dribbles de pénétration. En fait, il peut scorer dans de nombreuses conditions, comme sur pick and roll où il est difficile à stopper. Il faut dire qu’il dispose d’un gros QI basket et sait se positionner et se déplacer pour être dans le flot de l’action et être en mesure de recevoir la balle dans de bonnes conditions. Capable de shooter après une passe ou en sortie de dribble, il dégaine avec aisance et relâche rapidement le ballon avec un geste fluide, en particulier sur catch and shoot. Ou envoyer la sauce en isolation puisque le lascar sait se créer de l’espace avec de nombreuses feintes et super footwork :des petits pas de côtés pour envoyer son pull up, un crossover sympa et un corps qui réagit bien en plus de spin moves maitrisés des deux côtés. La liste commence à être longue. En gros, Brandon ingram est parfaitement dans le moule de la NBA moderne : passe, dribble et shoot sont dans son répertoire pour en faire un cauchemar pour l’adversaire en triple threat. Si le défenseur laisse le champ libre pour le tir, il le punit. S’il s’avance pour contrer, il le punit par une pénétration. Et comme en plus il possède des qualités de playmaker qui sent le jeu avec une bonne vision tout en prenant soin de la gonfle, on a en face de nous un mec qui risque de traumatiser quelques défenses à l’avenir.

#Potentiel défensif

SI offensivement on a déjà vu de belles choses de la part de Brandon Ingram, le potentiel pour en faire de même en défense existe. Avec le matos physique qui est le sien, il peut devenir un défenseur polyvalent à condition de prendre du muscle. Les fondamentaux demandent à être bossés et améliorés, mais le bagage physique lui permet de rattraper ses erreurs quand il se fait prendre. Bon sur ses appuis, il peut se baisser et défendre sur les arrières et lors des switchs sur pick and roll sa taille et son allonge gênent l’adversaire. même constat au poste où elles lui permettent de contrer. Ce qui se verra encore plus s’il prend du volume.

#Les petits plus

Brandon Ingram est encore jeune puisqu’il faudra attendre septembre pour qu’il souffle ses 19 bougies, ce qui laisse penser que physiquement, les progrès peuvent encore venir naturellement. Surtout qu’il est bien plus dur et solide qu’il n’y parait et lorsque son potentiel athlétique sera atteint, il pourra faire mal. Enfin, il dispose d’un gros caractère qui le pousse à se remettre en question et à tout donner pour progresser. Bon signe.

Défauts majeurs

#Manque de muscle

Pas besoin de disserter bien longtemps pour se rendre compte que Brandon Ingram est frêle. Il est grand certes, mais il manque de force en défense pour contenir les intérieurs et se fait facilement enfoncer sous le cercle pour la prise de position au rebond. Quant aux écrans, il les encaisse très mal. Pourtant, il est assez large au niveau des épaules, mais c’est vraiment le bas du corps qui est trop léger. Prendre du volume lui permettra d’évoluer plus souvent poste 4 avec un profil qui plait en NBA, mais il va falloir soulever de la fonte. Son manque de force limite son jeu au poste en attaque où il se fait déséquilibrer rapidement. S’il ne fuit pas le contact, il ne l’absorbe pas très bien ce qui peut le mettre en galère pour finir au cercle en cas de lutte physique.

#Création face à des gros défenseurs

Face à des défenseurs de gros calibre, Brandon Ingram peut se trouver en difficulté et ne pas réussir à prendre le dessus sur lui pour le dépasser et aller scorer. Il a des capacités mais il doit développer plus de moyens encore de se créer de l’espace, en diversifiant toujours plus ses mouvements, en particulier lorsque l’adversaire anticipe sur ses moves favoris. Actuellement, il score avec facilité face aux 4, mais tant qu’il n’aura pas pris du muscle, ce sont les ailiers NBA qu’il va se coltiner et il a plus de mal a briller sur ce genre de défenseurs qui sont plus explosifs que lui. Et comme il n’est pas assez solide pour trainer son adversaire sur son dos jusqu’au cercle comme un LeBron James, cela peut devenir compliqué. Son manque de muscle et d’explosivité lui causent une adresse moyenne prêt du cercle car il ne décolle pas bien dans le trafic. S’il est long, Brandon Ingram n’a pas athlétique. Mais cela peut évoluer. Autre constat intéressant, son adresse est moins bonne face aux équipes présentant un bilan positif.

#Régularité en défense

Défensivement, Brandon Ingram peut jouer avec dureté mais il ne le montre pas tout le temps, ce qui peut être frustrant. Il doit faire preuve de plus de régularité dans ses efforts défensifs et avoir plus de fierté à contenir son joueur au lieu de se reposer uniquement sur sa taille et son allonge. Se battre au rebond aussi. Il a tendance à mettre du temps à aller fermer sur son joueur et sa position n’est pas très bonne, soit trop arc-bouté, soit trop raide, ce qui ralentit sa réaction sur pick and roll. Enfin, il peut s’endormir de ce côté du parquet lorsque son adversaire n’a pas la balle. En résumé : il faut bosser les fondamentaux et l’investissement.

Conclusion

En dehors de Ben Simmons, aucun prospect ne semble proposer plus de garanties que Brandon Ingram. En gros, soit les SIxers misent sur lui, soit il sera appelé en seconde position. Pour pousser le mimétisme avec Kevin Durant encore plus loin, avant de devenir ROY et MVP ? Le chemin est encore long et loin d’être assuré, le taf, la mentalité et la chance se chargeront de rajouter ou enlever des obstacles sur cette route.

Source image : Streeter Lecka / Getty Images Sport


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