Rajon Rondo n’invitera pas Ray Allen à fêter le titre de 2008 : “Il n’avait pas le sang vert”

Le 21 mars 2017 à 18:58 par Anthony Gony

Rajon Rondo
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A l’initiative de Rajon Rondo, les membres des Celtics champions NBA 2008 vont se réunir cet été pour fêter leur titre, presque vieux de 10 ans, tous ensemble. Enfin presque, car Ray Allen serait persona non grata.

“J’ai demandé à plusieurs gars… Ils m’ont dit non. Je veux dire… Ray est parti. Il est parti chez l’ennemi. [Ray] n’avait pas le sang vert”, Rajon Rondo.

Cela a le mérite d’être clair. Comme le rapporte Marc J. Spears d’ESPN, pour Rajon Rondo et certains de ses anciens coéquipiers, Ray Allen n’a pas sa place à ce rassemblement entre champions NBA 2008. Pourtant, Ray faisait bien partie de cette équipe championne. A l’été 2007, il rejoint Paul Pierce aux Celtics en compagnie de Kevin Garnett pour former un Big Three légendaire. Avec l’éclosion de Rajon Rondo, sophomore alors âgé de 21 ans, et sous les ordres de Doc Rivers, ils vont apporter dès leur première saison ensemble un dix-septième titre à Boston, le premier depuis 22 ans des Celtics. Ils battent les Lakers de Kobe Bryant en finale, 4-2.

L’année suivante, les Celtics sont diminués par la blessure de Kevin Garnett, qui ne participe pas aux playoffs, et sont éliminés en demi-finale de conférence par le Orlando Magic de Dwight Howard en sept manches. En 2010, les Celtics retrouvent les Lakers de Kobe Bryant en finale mais s’inclinent cette fois 4-3. L’histoire du Big Three vert ne s’arrête pas là : en 2011, il affronte en demi-finale de conférence l’autre trio de la Conférence Est, les tres amigos de Miami : LeBron James, Dwyane Wade et Chris Bosh. LeBron réussit alors à battre Boston pour la première fois de sa carrière en playoffs, après avoir été éliminé deux fois avec les Cavaliers. L’année suivante, en 2012, les deux équipes rivales se retrouvent en finale de Conférence Est… et le Heat l’emporte à nouveau, 4-3, au terme d’une série épique. Le Big Three des Celtics est alors vieillissant : Paul Pierce a 34 ans, KG 35 ans et Ray Allen 36 ans. Ils sont passés si près de l’exploit, mais semblent en même temps si loin d’un nouveau titre… C’est là que Ray Allen, alors agent libre, prend une décision radicale : il quitte les Celtics pour rejoindre le Heat, l’ennemi juré, pour un contrat annuel de 3 millions de dollars, soit deux fois moins que ce que proposait Boston. Une véritable trahison selon Paul Pierce :

“Ni à Rajon, ni à Kevin, ni à moi… il ne nous en a jamais parlé. J’ai essayé de l’appeler mais je n’ai jamais eu de retour avant qu’il parte à Miami. C’étaient nos rivaux. Nous étions des frères. On voulait juste savoir ce qu’il avait en tête… Et soudainement, il est parti.”

Si les rapports entre Rondo et Allen n’ont jamais été très bons même lorsqu’ils faisaient équipe, Paul Pierce et Kevin Garnett n’ont jamais pardonné Ray Allen. Selon leurs dires, ils ne lui ont plus jamais adressé la parole à ce jour. Lors de leurs premières retrouvailles sur les parquets sous des couleurs différentes, en octobre 2012 à Miami, Kevin Garnett lâchait froidement :

“Je m’en fous [des retrouvailles avec Ray Allen]. Je vais jouer mon match et me casser d’ici.”

Ambiance. Par ailleurs, tous les autres Celtics de l’époque sont invités par Rajon Rondo à participer à ce rassemblement. Seul P.J. Brown n’a pas encore été appelé, mais Rondo assure qu’il le fera, car il tient absolument à ce que tout le monde soit là (ou presque). D’ailleurs, tous les autres ont reçu une invitation : Eddy House, Tony Allen, Sam Cassell, Glen Davis, James Posey, Brian Scalabrine, Kendrick Perkins, Leon Powe… Et ce dernier, qui est aujourd’hui scout pour les Celtics, n’est pas vraiment de l’avis de ses ex-coéquipiers:

“Je pensais que Ray serait invité. C’était l’un de mes gars. Je préférerais qu’on l’invite.”

Et Ray Allen a un autre soutien de poids : Danny Ainge, gâchette légendaire des Celtics et actuel GM de la franchise, qui ne comprend pas cette non-invitation:

“Que Ray ne soit pas invité à une réunion de l’équipe, c’est comme si je célébrais le titre de 1986 sans Kevin McHale. Cela me semble stupide. Nous sommes arrivés où nous sommes arrivés grâce à Ray. C’était un joueur important de notre succès. Je savais qu’il y avait des tensions, mais je pensais que ça passerait avec le temps.”

Si le choix de Ray Allen de quitter ses coéquipiers Celtics pour rejoindre leurs plus grands rivaux du Heat est critiquable et plus ou moins comparable à celui de Kevin Durant cet été de quitter OKC pour Golden State, il n’en demeure pas moins l’un des grands artisans du titre de 2008. Fêter ce titre sans lui, c’est oublier une partie de l’histoire. Les rappels de Danny Ainge et Leon Powe suffiront-ils à convaincre Rajon Rondo, Paul Pierce et Kevin Garnett d’enterrer la hache de guerre? 

Source: The Undefeated