Donovan Mitchell imite Ben Simmons et se troue au Game 3 : un duel pour le meilleur et pour le pire

Le 05 mai 2018 à 13:55 par Mathieu Leprince

Ben Simmons Donovan Mitchell rookie de l'année
Source image : montage NBA League Pass et YouTube

Défait avec son équipe du Jazz face aux Rockets la nuit dernière (113-92), Donovan Mitchell a réalisé une prestation très décevante. Une performance dont le jeune arrière nous ne avait pas habitué depuis longtemps mais qui fait étrangement écho à celle de son adversaire pour le trophée de Rookie de l’année, Ben Simmons. Les deux gamins ont décidé de se suivre de près, pour le meilleur et pour le pire.

Après toute une saison régulière à ne pas se lâcher dans la course au trophée de Rookie of the Year, Donovan Mitchell et Ben Simmons avaient tout deux parfaitement réussi leur entrée en matière dans ces Playoffs. Premier rookie à mener une équipe en postseason en étant le meilleur scoreur de son effectif depuis Carmelo Anthony en 2003-04, Spida (20,5 points en régulière) avait dominé de manière impressionnante le Thunder. Avec 28,5 unités, 7,2 rebonds et 2,7 passes face à Paul George et compagnie, le gamin de 21 piges avait fait oublier le fait qu’il n’avait que six mois d’expérience dans la Grande Ligue. De son côté, le numéro 1 de la Draft 2016, bouclait sa série face au Heat en quasi triple-double avec 18,5 points, 10,6 prises et 9 assists. Des performances monstrueuses pour des premières années. Au second tour, le duo semble désormais plus en difficulté. Après l’Australien et son seul point face aux Celtics dans le Game 2, c’est désormais au novice du Jazz de rendre une copie bien crade face aux Rockets. En atteignant les 200 pions lors de ses huit premiers matchs de postseason (seuls Kareem Abdul-Jabbar et Wilt Chamberlain ont fait mieux), Donovan Mitchell retournait confiant dans la Vivint Smart Home Arena pour prendre la tête de la série face aux Rockets. Malheureusement ça ne s’est pas passé comme il l’aurait voulu. Avec seulement 10 points, une prise et 3 passes à 4 sur 16 au tir, le natif de New York n’a pas été au niveau où on l’attendait dans la continuité de son mois d’avril. Une prestation dont il est conscient et déçu au micro d’ESPN :

“Je n’ai pas fait grand-chose dans l’ensemble, c’est comme si je n’étais pas là. Ça ne doit pas arriver. C’est probablement ce que je retiens le plus. J’aurais mieux fait de ne pas jouer, d’ailleurs c’est ce que j’ai fait. Je ne me suis pas montré du tout pour mes coéquipiers, et je vais arranger ça.”

La déception est grande et elle se ressent, au-delà de perdre l’avantage du terrain acquis au Game 2, le Jazz s’est mis sérieusement en difficulté pour le prochain match chez eux. Une deuxième défaite d’affilée et les coéquipiers de Mitchell se verraient retourner dans le Texas pour une probable élimination. Pour éviter cela, les mormons auront besoin d’une meilleure mène. En effet, la prestation du rookie peut être en partie expliquée par son rôle. Depuis la blessure de Ricky Rubio aux ischios, Don évolue au poste de meneur. S’il avait joué ce rôle à la perfection lors du match 2 avec 11 passes, égalant ainsi le record de la franchise détenu par John Stockton pour le nombre de passes en Playoffs de la part d’un first year, le numéro 45 a semblé en difficulté dans ce rôle au Game 3. Mauvaises passes et adresse en berne, tant de choses dont l’arrière a conscience :

“Je dois passer la balle aux titulaires. J’ai pris des tirs horribles. J’ai fait de meilleures passes en deuxième mi-temps, dans le troisième quart-temps, mais je ne peux pas prendre des tirs horribles. C’est ce qui a amené leur jeu de transition. Je ne sais pas combien de tirs j’ai manqué, mais tous ceux que j’ai manqué étaient horribles. Ils n’étaient pas ouverts, je ne peux pas les prendre, je ne peux pas faire ça.”

Entraîner le jeu de transition face à Houston ? Erreur. Le gamin en a conscience et est très dur avec lui-même. Face à lui, la défense s’est adaptée, Trevor Ariza a été placé sur le rookie et l’a bloqué pendant tout le match. Les pénétrations du meneur de circonstances ont été également bien contestées par Clint Capela auteur de quatre contres sur le match. Sixième meilleure défense de l’année, les Rockets que l’on aime railler à ce sujet et James Harden en tête ne sont pas des peintres quand il s’agît de stopper l’équipe adverse, et cela, Donovan Mitchell en a fait la douloureuse expérience. Une situation qui se rapproche encore une fois de celle que vit Ben Simmons sur la cote Est. En effet, face à la meilleure défense de la Ligue, les adaptations de Brad Stevens et la défense de fer de Al Horford, le first pick de 2016 semble perdu également. Tout cela fait partie de leur apprentissage du très haut niveau. Mais que Mitchell se rassure de son côté, ses coéquipiers ont confiance en lui et c’est Rudy Gobert qui le dit :

“Il se tient lui-même responsable de la défaite, mais je sais qu’il va revenir au prochain match et faire de grandes choses.”

Malgré ces performances médiocres des deux figures de proue de la cuvée de rookies 2017, les gamins ont déjà montré qu’ils avaient le talent pour évoluer au plus haut niveau en NBA. Mais maintenant, il faut également apprendre du style de jeu des Playoffs et s’y adapter. Cela fait partie de l’apprentissage global de la Grande Ligue et c’est déjà formidable de pouvoir s’en rendre compte dès la première année, lors des demi-finales de Conférence. Les séries ne sont pas encore finies mais l’avenir leur appartient.

Source texte : ESPN