Mark Cuban se lâche en interview sur Luka Doncic : garantie sans modération et avec conclusions hâtives

Le 22 déc. 2018 à 14:24 par Clément Mathieu

Mark Cuban
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Pour les rares personnes qui ne connaissent pas Mark Cuban, vous loupez quelque chose. Le propriétaire des Mavericks est l’un des plus fous du game avec peut-être Steve Ballmer autre phénomène de la Grande Ligue. Grande gueule, gros portefeuille, il donne son avis sur tout sans jamais qu’on lui demande et sans langue de bois. Et vu que tous les américains sont en train d’halluciner sur Luka Doncic, ce n’est pas le dernier à s’enflammer. 

On peut dire ce que l’on veut de Mark Cuban. Qu’il est excentrique, égocentrique, complètement fou à lier. Il n’empêche que lors de son arrivée en 2000, les Mavericks n’avaient jusqu’alors gagné que 40 % de leurs matchs en saison régulière. Les dix saisons suivantes seront incroyables, 70% de victoires, 9 qualifications pour les Playoffs. Ne nous faites pas dire ce qu’on ne pense pas, le succès de cette équipe est en grande partie lié à l’arrivée d’un certain Dirk Nowitzki et à la multitude de bons coachs qui ont servi la franchise. Néanmoins, le milliardaire peut être considéré comme l’un des meilleurs proprios de la NBA rien qu’avec les choix de Draft opérés depuis son arrivée. Dirk puis Luka ? On appelle ça du flair, du gros pif. Le mec renifle les bonnes affaires avec autant de nez que Gérard Depardieu met le sien dans un verre de rouquin qui tache. A son poste, on n’est, habituellement, pas forcément impliqué dans les décisions sportives, mais il a été maintes et maintes fois confirmé que son avis pèse énormément dans la balance. Être attentif au basket européen quand on dirige une équipe aux States, c’est avoir du bon sens. Les petits jeunes du vieux continent sont habitués à une compétition autrement plus relevée que la NCAA, Mark Cuban est on ne peut plus d’accord et nous le confirme dans une interview pour Eurohoops. 

ndlr : A propos de ce qui l’impressionne le plus chez Luka Doncic et au sujet de l’importance de l’expérience du basket en dehors des Etats Unis.

Il est calme, il laisse le jeu venir à lui. Il n’est jamais stressé par les grands moments. Vous n’avez jamais vu ça chez un rookie, jamais. L’expérience européenne est capitale parce que vous avez là-bas l’habitude de jouer contre des gens beaucoup plus âgés que vous. Et en plus, vous apprenez simplement à jouer correctement au basket, et c’est le meilleur cadeau. Quand on est aussi talentueux que lui et que l’on apprend réellement à jouer, le résultat est incroyable. Si vous regardez l’éducation basketballistique en Europe qu’ont les enfant dès 11 ans et particulièrement en Slovénie… Si on prenait nos meilleurs enfants, et que, sept ans avant qu’ils soient McDonald’s All American, on les envoyait en Slovénie pour avoir une éducation, la ligue serait mille fois meilleure. Ils apprennent à jouer au basket pendant que nos gamins apprennent à chambrer et à faire des mixtapes.”

Bien évidemment, le mec s’emporte un peu sur la saison rookie de Luka Doncic, mais il n’est pas le seul. Il est difficile de pas s’extasier devant les performances du Slovène. Mais, hormis la hype énorme, certains rookies ont déjà réussi de meilleures saisons ces dix dernière années. Ce qui est impressionnant avec le prodige, c’est sa marge de progression énorme. Quand certains réussissent en NBA juste grâce à des capacités athlétiques au dessus de la moyenne, lui domine déjà mais uniquement grâce à sa vista, son QI, sa vision de jeu et son tir. Et toutes ces facettes sont dues à l’expérience européenne au plus haut niveau. Mark Cuban exagère beaucoup mais il est vrai que si tous les freaks américains de 16 ans venaient par chez nous se casser les dents en Euroleague contre de vieux briscards, ils arriveraient fin prêts dans la grande ligue. Imaginez juste Zion Williamson balancer des tomars dans les stades bouillants de Turquie hein…

Si Luka Doncic est MVP de la ligue dans les prochaines années, il ne faudra pas bégayer quand tous les scouts de NBA seront en Europe pour trouver la prochaine perle. On ne pourra bientôt plus jouer dans un playground de l’Est tranquille et Mark Cuban, lui, ne va pas tarder à déménager en tout cas, ça c’est sûr.