L’Espagne hausse le ton face à la Serbie : certains l’avaient oublié mais la Roja est toujours là, et elle est toujours aussi forte

Le 08 sept. 2019 à 17:03 par Giovanni Marriette

Énorme choc cet après-midi à Wuhan, entre une Serbie impressionnante de facilité depuis le début du Mondial et une Espagne qui avait besoin d’un match référence avant de passer aux chose sérieuses. Au bout du compte ? Des mecs qui ont joué quarante minutes et d’autres qui n’en ont joué que vingt, et ça pardonne pas.

On ne va pas se mentir Volume 1, on attendait monts et merveilles de ce choc entre deux favoris au titre suprême. Et on ne va pas se mentir Volume 2, on a été un chouïa déçu par ce qu’on a vu cet après-midi. Merci les Serbes, visiblement pas très concernés par l’évènement, en tout cas beaucoup moins que des Espagnols qui avaient semble-t-il envie de montrer au monde qu’ils étaient toujours là, où il faut et quand il faut. Car si ce sont bien les Serbes qui se mettront en jambes le plus rapidement (16-8), profitez-en car après un énorme run des Espagnols orchestré par Sergio Llull et Rudy Fernandez… plus jamais les coéquipiers de Bogdan Bogdanovic ne mèneront au score. Un BogBog inspiré sur l’entame de match, de retour en deuxième mi-temps pour porter son total à 26 points, mais complètement mis sous l’éteignoir au second quart par une grosse défense rouge durant le coup d’accélérateur espagnol. On assiste alors à une rencontre entre des mecs concernés d’un côté et… un peu apathiques de l’autre, notamment un duo Jokic/Bjelica qui avait tout l’air de sortir de table sans avoir pris le temps de faire son rot. Nikola Jokic on y reviendra d’ailleurs très vite mais arguons que le gros patapouf ne stabilotera probablement pas ce 8 septembre comme un jour de gloire dans sa carrière individuelle… Pas d’envie, pas de ballon, une anti-sportive évitable et une faute technique qui l’était encore plus, va donc voir la fin de match aux vestiaires, ou finir ton poulet on ne sait pas trop.

En attendant les Espagnols avaient rejoint le leur avec huit points d’avance à la mi-temps, et l’écart montera même jusqu’à 19 en deuxième période, la Roja étant porté par un Ricky Rubio parfait aujourd’hui, par un Marc Gasol dominant grâce à son immense talent de point center mais aussi grâce à l’état d’alcoolémie avancé des intérieurs serbes, et par un Victor Claver définitivement parmi les leaders de ce groupe espagnol, qu’elle est loin l’époque où il n’était qu’un sous-Batum à Portland. La fin de match ? Elle verra donc Bogdan Bogdanovic notamment sonner la révolte pour les Serbes mais difficile de gagner un match que l’on a commencé à jouer avec une heure de retard. Le petit matelas sera donc conservé par les hommes de Sergio Scariolo grâce au couvercle posé par Rubio et Claver encore eux, ce qui aura comme avantage pour la Roja de les envoyer en quarts face à la Pologne plutôt que l’Argentine, et pour une fois le calcul était aussi bon que fair-play.

On avait peut-être vu les Serbes trop beaux du fait de leurs confrontations pas forcément très lourdes de sens jusqu’ici, ou peut-être bien que cette fois-ci ce sont eux qui nous ont joué une partie de poker menteur. On avait peut-être enterré trop vite les Espagnols, mais toujours est-il qu’ils arrivent en quarts invaincus et que les demi-finales devraient être rejointes sans trop de souci. La vérité se joue de toute manière à partir de mardi, et c’est là qu’on verra qui est vraiment prêt et qui ne l’est pas, qui est vraiment bon et qui l’est moins.

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