Marvin Williams n’a tellement pas supporté l’élimination qu’il a pris sa retraite : en toute discrétion, à l’inverse de sa Draft

Le 10 sept. 2020 à 07:00 par Benoît Carlier

Marvin Williams 9 septembre 2020
Source image : NBA League Pass

C’est cette nuit, en sortie d’élimination des Bucks, que Marvin Williams a fait part de sa décision de mettre un terme à sa carrière à 34 ans. L’ancien numéro 2 de Draft part donc sans sa bague, qu’il avait essayé de venir chercher en signant à Milwaukee en cours de saison, et quitte la NBA en toute discrétion, devant ses proches mais dans une salle dépourvue de fans.

Carrière chelou que celle de l’ancienne vedette du campus de Chapel Hill en Caroline du Nord qui a un peu tout fait à l’envers. Champion NCAA avec les Tar Heels en 2005, l’ailier-fort surfe sur ce succès collectif et une belle saison de freshman pour se faire drafter en deuxième position (devant Chris Paul, Deron Williams ou David Lee) par les Hawks où il est d’ailleurs sélectionné dans la All-Rookie Second Team. C’est à Atlanta qu’il vivra ses premières campagnes de post-saison et aussi ses meilleures années avec des moyennes tournant autour des 15 points et 6 rebonds alors qu’il vient à peine de souffler ses 20 bougies. Mais très vite, Marv’ se cogne la tête contre son plafond, pas dégueu mais pas suffisamment élevé non plus pour s’éviter les moqueries depuis sa Draft. D’abord échangé dans l’Utah contre Devin Harris en 2012, c’est à Charlotte, près de ses exploits universitaires, qu’il ira chercher les plus gros chèques de sa carrière avec en point d’orgue ce deal de 55 millions de dollars sur quatre ans signé en 2016. Toujours dans le cinq majeur, discret, polyvalent et irréprochable, mais incapable de step-up pour épauler Kemba Walker à rendre les Frelons plus piquants, il devra se contenter d’un seul passage en Playoffs durant ses cinq années complètes à Buzz City. Finalement écarté pour permettre aux jeunes de déployer leurs ailes au sein de la ruche, c’est donc à Milwaukee qu’il se lancera dans un dernier défi pour tenter de repartir avec un petit bijou en souvenir de sa carrière NBA. Autorisé à rejoindre le leader de la Conférence Est au mois de février, la mission s’est terminée par un échec au terme d’une série maîtrisée par Miami (4-1). Finalement, ce sera aussi la conclusion de sa carrière comme il l’a annoncé à Marc J. Spears de The Undefeated après le match.

Bucks forward Marvin Williams told @TheUndefeated he is retiring from playing in the NBA after 15 seasons. “I’ve been very blessed. God has been very, very good to me,” Williams said.

— Marc J. Spears (@MarcJSpears) September 9, 2020

“J’ai été vraiment béni. Dieu a été très, très bon avec moi.”

S’il rêvait peut-être d’une autre fin, Marvin Williams se retire en laissant derrière lui l’image d’un vrai professionnel qui a su s’adapter à son époque. Devenu un véritable stretch-four grâce à une belle adresse extérieure développée en deuxième partie de carrière, il est devenu un vétéran précieux et apprécié de ses coéquipiers. Pas du genre à faire des vagues pour rien, c’est le role player que les entraîneurs aiment bien et qui peut à tout moment sortir une action Top 10 pour redonner le momentum à son équipe ou sortir de grosses séquences défensives lorsqu’il faut se coltiner un All-Star un peu trop confiant sur les ailes. Son seul vrai défaut aura été d’être surcoté par les scouts, payant à chaque nouvelle sortie un peu médiocre ce tatouage de numéro 2 de sa génération porté sur le front. Tant mieux, tant pis, le CV pèse quand même assez lourd avec 1072 matchs chez les pros et plus de 10 000 puntos au compteur soit 10,2 pions et 5,2 rebonds de moyenne en carrière. Quelque part c’est sûr, un fan va dormir avec son maillot floqué du 2, du 24 ou du 20 avec le coeur un plus plus gros que d’habitude cette nuit.

Pas de bague pour Marvin Williams mais quand même une belle carrière d’une décennie et demie. Il rejoint maintenant Vince Carter dans la catégorie des jeunes retraités en attendant de voir ce que son coéquipier des Bucks, Kyle Korver (39 piges déjà), décide de faire avec les conseils de ses proches.

Source texte : The Undefeated