Jaden Hardy, vrai steal ou simple feu de paille ? L’arrière est un véritable pétard ambulant, espérons juste qu’il ne soit pas mouillé

Le 11 oct. 2022 à 17:25 par Clément Hénot

Jaden Hardy
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Alors qu’il était considéré comme un potentiel lottery pick de la Draft 2022, Jaden Hardy a inexorablement chuté, au point d’être encore disponible avec le 37ème choix, et les Mavericks n’ont par contre pas laissé passer l’opportunité de réaliser un très joli coup et d’enrôler l’arrière. L’ancien pensionnaire de G League est-il destiné à devenir un pur steal ou seulement un feu de paille un peu surcoté ?

Première chose : ce n’est pas le talent qui manque chez ce jeune garçon, qui doit probablement se nourrir de TNT au petit-déjeuner. D’ailleurs, la nitroglycérine, c’est avant ou après les céréales selon vous ? Pour Jaden Hardy peu importe, il va continuer de shooter jusqu’à épuisement et va attaquer comme s’il avait neuf vies. Sorte de Jordan Clarkson sous substances illicites, cet arrière moderne est capable de tout faire en attaque, déborde de confiance et peut tirer de n’importe quel endroit du terrain. Hardy a sorti des moyennes très correctes de 17,7 points, 4,6 rebonds et 3,2 passes par match la saison passée en G League Ignite, nouveau passage de plus en plus plébiscité par les futurs NBAers. De prime abord ces chiffres sont plutôt bons, mais malheureusement, il faut lire entre les lignes, car c’est au niveau du pourcentage et de la propreté dans le jeu que le bât blesse. Seulement 35,1% au tir dont 26,9 de loin, mais aussi 3,5 pertes de balles par match. Tellement de déchets dans son jeu qu’on se croirait chez Esterra. C’est ce qui semble avoir refroidi certains GM en NBA, qui ont préféré faire l’impasse sur lui. Cette star du lycée était pourtant classée 2ème sur 100 par ESPN, juste derrière Chet Holmgren, numéro 2 de la dernière Draft. Attendu vers le milieu du premier tour (il a même été invité dans la “green room” par la NBA), Jaden Hardy glisse finalement jusqu’à la 37ème place de la Draft 2022, place à laquelle les Kings le sélectionnent avant de l’envoyer à Dallas.

Le néo-Maverick n’était absolument pas attendu si bas il y a encore deux ans, mais il semble payer son irrégularité chronique et sa sélection de shoots de mec sous acides. Pas de quoi décourager sa nouvelle franchise qui voit en lui un gamin rempli de potentiel, prêt pour la NBA après être directement rentré dans le monde professionnel, et surtout un redoutable scoreur pouvant relayer Luka Doncic. En voyant que le phénomène né à Detroit allait descendre si bas, la franchise du Texas a immédiatement tenté de récupérer le jeune crackito et a marchandé avec les Kings. Dallas a lâché deux futurs seconds tours de Draft en 2024 et 2026 pour obtenir le 37e pick de Sacramento. Un move payant, puisque Jaden Hardy devrait porter le maillot des Mavs pour quelques temps encore, lui qui a signé un contrat de 3 ans et environ 4,5 millions de dollars. Il a également pris part à la Summer League de Las Vegas, et ce que l’on y a aperçu est exactement la même chose que ce qu’il a montré en G League avec l’Ignite Team : du scoring, du scoring et encore un peu de scoring, mais avec un volume de shoots plutôt élevé et des pourcentages bien craignos. 15 points, 4,6 rebonds et 2,6 passes de moyenne mais à des ignobles 34,7% aux tirs dont 26,9% depuis le Strip, les qualités et les défauts sont les mêmes qui ont déjà été entraperçus. Toutefois, le début de sa présaison effectuée avec Dallas semble être d’un peu meilleure facture.

Sans Luka Doncic, il a notamment été responsabilisé en attaque lors du match face au Thunder pour préparer la saison régulière, et cela semble avoir payé. Jaden Hardy a envoyé 21 points à 8/16 aux tirs dont 4/9 de loin, il a d’ailleurs scoré 16 points dans l’ultime période pour permettre aux siens de prendre le dessus sur Oklahoma City. Nous l’avons désormais compris, Jaden Hardy est un attaquant pouvant s’embraser à tout moment, mais attention à ne pas le placer trop près d’un bidon d’essence. Ce pétard ambulant a prouvé qu’il pouvait contribuer au plus haut niveau, mais il devra régulièrement reproduire ce genre de sorties pour s’installer durablement dans la grande ligue. A l’heure actuelle, il doit impérativement être dans un bon soir offensivement parlant pour contribuer. Et à terme, il devra forcément étoffer son jeu et gagner en polyvalence pour se faire une place au soleil parmi les grands. Jaden Hardy est un “steal” ultra talentueux et prêt à exploser dans la grande ligue après avoir déjà côtoyé des professionnels en G League comme Jonathan Kuminga ou Moses Moody, champions NBA en titre avec les Warriors. Pour le reste par contre, il faudra continuer de faire ses preuves, de travailler dur et de s’améliorer afin de confirmer ce statut.

Jaden Hardy a bien le potentiel pour devenir un vrai gars sûr en NBA. Son profil de bête de foire offensive qui balance du gros shoot sans réfléchir la moindre seconde peut plaire à des écuries en quête de folie jaillissant du banc. Toutefois, son efficacité va devoir considérablement augmenter pour ne pas être considéré comme un poulet sans tête. Hardy a de vraies qualités, mais aussi des défauts à corriger. A 20 ans, il doit, et va encore progresser au contact de joueurs aguerris. Comme on dit dans le jargon : y a plus qu’à.


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