Le transfert de Bradley Beal aux Suns, une erreur fatale signée Mat Ishbia

Le 29 avr. 2024 à 21:40 par Nicolas Meichel

Bradley Beal Phoenix Suns 16 novembre 2023
Source image : NBA League Pass

Sweepés par les Wolves au premier tour des Playoffs NBA 2024, les Suns viennent de vivre une véritable humiliation. La franchise de Phoenix avait des ambitions de titre mais la saison ne s’est clairement pas déroulée comme prévu. Pire encore, l’avenir s’annonce bien sombre dans la Vallée du Soleil. Si les responsables de ce fiasco sont nombreux et les causes multiples, le transfert de Bradley Beal l’été dernier est probablement la plus grosse erreur réalisée par le nouveau propriétaire Mat Ishbia et ses acolytes. 

Nous sommes en juin 2023.

Quelques mois après être devenu officiellement le nouveau propriétaire des Phoenix Suns, Mat Ishbia donne le feu vert pour réaliser un blockbuster trade afin de s’attacher les services de Bradley Beal, arrière star qui a fait son temps chez les Wizards. Ce n’est pas le premier “gros coup” réalisé par les Suns depuis l’arrivée d’Ishbia à la tête de la franchise de Phoenix. En février, c’est Kevin Durant qui a débarqué en Arizona contre Mikal Bridges, Cam Johnson, Jae Crowder, quatre choix de premier tour de draft et un pick swap. Toujours au rayon des grosses décisions, Ishbia a également viré le coach Monty Williams après l’élimination prématurée lors des Playoffs 2023 (demi-finale de conférence) pour ensuite le remplacer par Frank Vogel.

Mat Ishbia et les Suns voyaient Bradley Beal comme la pièce manquante du “championship project” des Suns. Au lieu de ça, ce transfert s’est transformé en véritable fiasco. Non seulement l’arrivée de Bealou n’a pas porté ses fruits sur le parquet, mais en plus ce trade plombe la flexibilité de la franchise. C’est le cas depuis Day One, et ce sera le cas pour des années…

A Suns source says Mat Ishbia ‘has no idea what he’s doing when it comes to basketball’

“It’s like looney tunes around here. It’s felt unstable since (Ishbia) arrived. He’s a good guy and everything, I think, but he’s just very involved. Too involved. I know he played (college… pic.twitter.com/hajQarRc7h

— NBACentral (@TheDunkCentral) April 29, 2024

Souvent gêné par les pépins physiques, Bradley Beal n’a joué que 53 matchs en saison régulière pour des stats individuelles en baisse (18,2 points et 5 passes de moyenne). Si on pouvait s’attendre à une production moindre aux côtés de Kevin Durant et Devin Booker, et qu’on connaissait les risques de blessure du bonhomme, l’Année 1 de Beal à Phoenix pouvait difficilement être plus compliquée. Surtout au vu de la manière avec laquelle elle s’est terminée : seulement 9 points à 3/10 au tir dans le Game 4 face aux Wolves, avec six turnovers et six fautes. Une ultime performance symbolique de ses galères cette année.

Ce gars-là, il pèse exactement 46,7 millions de dollars dans la masse salariale. Autrement dit un salaire de superstar. Pire, il est sous contrat jusqu’en 2027 avec une player option sur la dernière année à plus de 57 millions de billets verts, quand il aura 33 ans ! Et comme si ça ne suffisait pas, l’arrière possède toujours sa clause de non-transfert offerte à l’époque des Wizards. Traduction : Phoenix n’a aucun moyen de sortir de ce deal lors des années à venir.

Frank Vogel n'est pas exempt de tout reproche mais quel comportement de petit joueur capricieux de la part de Beal. Quelle erreur de casting de la part des Suns… Erreur qu'ils vont payer cher et pendant longtemps 😤😤😤 https://t.co/35DeYcGkN4

— Alex // TrashTalk & TBNL (@ABallNeverLies) April 29, 2024

Depuis son arrivée, le milliardaire et proprio des Suns Mat Ishbia a montré qu’il est prêt à dépenser sans compter pour faire des Suns l’équipe la plus compétitive possible. Mais encore faut-il faire les bons choix sur le plan basket. Encore faut-il qu’il y ait une cohérence au niveau du projet d’équipe.

Le trio KD – Booker – Beal était beau sur le papier, avec un potentiel offensif effrayant. Sur le parquet ? Déjà, les trois stars ont mis des semaines pour jouer leur premier match ensemble (13 décembre 2023) en saison régulière. Ensuite, quand ils jouaient enfin ensemble, ils n’ont pas réussi à trouver l’équilibre espéré pour maximiser leurs grosses capacités individuelles au service du collectif. Kevin Durant a montré de la frustration tout au long de la saison, l’expérience Booker/Beal en tant que meneur de jeu – et donc l’absence d’un véritable point guard – a fini par montrer ses limites au grand jour, tandis que la construction du supporting cast a manqué de cohérence.

Les salaires des Suns, via Basket-Reference

Quand vous avez un trio qui pèse 130 millions de dollars en salaire, ça devient vite compliqué de trouver les bonnes pièces pour monter une équipe solide autour du monstre à trois têtes. La marge de manœuvre est limitée, et les role players de qualité en NBA ne sont pas gratuits, loin de là. Si les Suns ne se sont pas si mal débrouillés que ça pour entourer le Big Three (Grayson Allen, Royce O’Neale, Jusuf Nurkic…), Phoenix ressemblait plus à une équipe 2K qu’à une vraie équipe de basket cette année.

Là où on veut en venir, c’est que le transfert de Bradley Beal (contre le meneur Chris Paul, Landry Shamet et du capital draft) a poussé les Suns dans une position où la marge d’erreur est quasiment nulle. Une position sans réelle flexibilité. Si Mat Ishbia ne s’était pas jeté sur le cas Beal dès que ce dernier était en instance de départ à Washington, il y a fort à parier que le manager général James Jones aurait construit un roster plus cohérent autour de l’axe Durant – Booker.

Ishbia destroyed the entire team’s future with one “blockbuster” trade.

Bradley Beal might have the worst contract in the entire league. https://t.co/pLLp6Dp13B

— Scott Reichel (@ReichelRadio) April 29, 2024

Que peuvent faire les Suns aujourd’hui pour espérer retrouver la lumière ?

Le choix le plus logique, et peut-être le seul, c’est de virer Frank Vogel pour le remplacer par un coach à vocation offensive capable de maximiser le Big Three KD – Booker – Beal. Mais est-ce que ce type de changement peut être suffisant pour une franchise qui est véritablement menottée à différents niveaux ? On en doute fort.

Les Suns n’ont aucune marge financière, aucun moyen de recruter exceptés via la Draft (deux picks de draft de premier tour disponibles pour un trade, dont un pick à la Draft 2024) et des joueurs au contrat minimum, et se retrouvent au-dessus du nouveau “second apron” qui pénalise fortement les équipes les plus dépensières de la NBA.

Vous l’avez compris, le soleil risque d’avoir du mal à se lever du côté de Phoenix dans l’avenir proche. Et c’est à se demander quelles autres décisions radicales Mat Ishbia va bien pouvoir prendre pour réparer son énorme boulette…

Due to the Suns’ tax bill hitting the second apron, here are the penalties placed upon improving their roster this offseason:

– No access to mid-level exception
– Unable to aggregate contracts in trades
– Can’t take back more salary than it sends out in a trade

Only two… pic.twitter.com/7yQBfQduVM

— Evan Sidery (@esidery) April 29, 2024


Tags : Suns

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